Essai - 14 x 23 - 296p

Lecture de l’espace oasien

Nadir Marouf

Février 2013

Dans ce livre-référence, Nadir Marouf s’intéresse avec minutie et érudition au destin des oasis occidentales Algériennes, et à celui de leurs habitants.

Les ruptures majeures qu’ont connues ces oasis tiennent à deux faits. Le premier concerne la désaffection de la hiérarchie nobiliaire pendant la colonisation, puisque la majorité des serfs (les harratīn) se libère du travail servile dans un contexte de ruine des propriétaires soumis à l’exaction fiscale coloniale. La seconde rupture, consécutive à la première, tient au caractère dynamique des oasiens harratīn au lendemain de l’indépendance. Pour autant, l’ascension sociale censée en résulter n’est ni évidente ni systématique ; elle rencontre la résistance d’en haut et du conservatisme de la vieille notabilité foncière.

Les oasis occidentales connaîtront en revanche, à partir des années 1980, des transformations qui, pour le meilleur ou pour le pire, modifient drastiquement le paysage. Le coût écologique en est terrible. L’autre coût, plus lourd de conséquences, est d’ordre social : coexistence d’une culture d’oasis et d’une culture capitaliste entraînant l’abandon à terme de la première, et la professionnalisation progressive de paysans devenus «ouvriers agricoles», ce qui résonne curieusement avec le processus de colonisation de l’Algérie au milieu du xixe siècle.

 

Un outil de travail incontournable.